Etat d'esprit Growthhacker et startup

Bonsoir tout le monde,

Les growthhackers sont très prisés par les entreprises, en particulier les startups. Peut-on être growthhacker dans des grosses entreprises ? Est-ce que par définition un growthhacker ne peut que travailler dans un univers startup ?Le growthhacker est-il là que pour une période courte dans une startup, le temps de la faire décoller ?
C’est une question un peu générale que je me pose tout simplement dans le cadre de ma stratégie, je co-fonde actuellement une entreprise, mon associé prend en charge le développement technique, moi le marketing et le business development et la com. Mon expérience est plutôt dans le marketing hors webmarketing et je pensais qu’en 2017, on allait chercher un profil de growthhacker mais est-ce pour autant bien intelligent si ce type de profil ne reste que deux ans dans une boite ? Voilà en attendant je vous souhaite de passer une agréable fin d’année.

Au plaisir de vous lire.

Bonjour,

J’ai un voisin un peu bricoleur qui est venu me voir l’autre soir.

« Dis Josélito, tu penses que je devrais investir dans une clé de 13 ? Tout le monde dit que c’est top une clé de 13. »
« Ben oui c’est bien une clé de 13 mais tu veux faire quoi au juste ? »
« Je dois planter un clou pour fixer un tableau au mur. »

Quel produits ou services vous vendez ? Quel marché ? Quel est le niveau de compétition ? Quel est le business model ?

Bon réveillon à tous !

Bonjour @Joselito_Tirados,
Merci d’avoir pris la peine de répondre. En fait, ma question n’est pas liée à ce que je vends, à mon marché, en l’occurence je développe un réseau social BtoC.
Ne connaissant aucun growthhacker, je cherche juste à comprendre l’état d’esprit qui anime les growthhackers en général, quel que soit le produit ou le service vendu. Pour avoir fait un tour sur linkedin, je trouve la majorité des growthhackers sous forme de freelance ou quand ils travaillent en tant que salarié, ce sont sur des postes qui durent un an ou deux car ils sont là finalement pour une mission spécifique ou parce qu’ils s’ennuient après. Est-ce que par nature, un growthhacker se lasse vite par exemple ? Qu’est ce qui les motive particulièrement à part le salaire et le service/produit vendu ? C’est une question générale voire un débat sur le mindset de ce type de profil, même si évidemment tout le monde ne se ressemble pas.

Bonjour @WIL,

Tout d’abord, félicitations pour ce projet ambitieux !

En réalité il existe plusieurs types de Growth Hackers, et plusieurs spécialités chez ceux ci. On cherche généralement des Growth Hackers pour de l’acquisition web, comme s’ils étaient des marketeurs web dopés aux stéroïdes et un peu plus « cool », mais la réalité est bien plus large.

On peut trouver des Growth Hackers dans des grosses entreprises sur des projets innovants, mais la friction interne / le côté politique sont souvent trop importants pour que ces personnes emploient correctement cette approche (imagine l’arrivée du LEAN/SCRUM/l’Agilité à l’époque du Waterfall). Certains web marketeurs se sont d’ailleurs reconvertis en Growth Hacker, travaillent pour ces sociétés, mais ne font souvent que ce qu’ils faisaient auparavant, mais de manière un peu plus créative et orientée data (du fait des contraintes de cet environnement)

Concernant le temps passé dans les petites startups, on oublie souvent qu’il y a un impératif de Product Market Fit pour faire du Growth Hacking (or the « When the vision collides reality » syndrom). En tant que GH, on peut choisir de faire des choses jolies / ce que veux le CEO/le directeur pour rester en poste le plus longtemps possible, ou dire la vérité et donc avouer qu’on ne peut rien faire sur un produit sans PMF et donc devoir partir (si la perception du GH pour la direction est centrée sur l’acquisition).

Pour te donner un exemple, un bon process de customer development nous a fait identifier, un client et moi, un segment atteignable relativement large sur facebook et disposant d’un CAC < 10€ pour une LTV >> 50€. D’où l’importance de parler à ses utilisateurs / sa cible d’ailleurs.

Plus généralement, rares sont les startups qui fonctionnent plus de deux ans et qui ont les moyens de s’offrir un profil expérimenté, donc rares sont les expériences plus longues. Note d’ailleurs que le stage en growth hacking est le nouveau stage en community management, ça peut te donner une idée des expériences en question.

Dans une perspective hypothétique où le PMF est atteint et la phase de traction est passée, il peut être nécessaire de déléguer la gestion du canal identifié à un digital marketer expérimenté sur celui-ci. En revanche, le process de growth peut encore continuer et commencer à se scinder en deux parties : l’externe (Acq/Act) et l’interne (Act/Ret/Ref/Rev) - AARRR (Acq/Act/Ret/Ref/Rev)

Si à ton niveau d’avancement tu recherches un GH, cherches en un avec une expérience en product management (qu’il ait été dev en environnement lean/agile, LEAN web entrepreneur, ou product manager), il sera plus à même d’organiser votre croissance qu’un wizard des twitter machines, du scrapping de mail ou même plus communément du management de facebook ads. Surtout dans ton modèle où le design de boucle virale est primordial pour palier la faible LTV (en supposant que votre plateforme soit comme la plupart des réseaux sociaux B2C).

Excuse le jargon, mais si ces concepts te sont étrangers, il est bon de faire quelques recherches dessus pour mieux comprendre les enjeux de ce poste.

Encore félicitations pour le projet et l’ambition !


« Growth Hacking is a magnifying glass, … » - Andrew Chen

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Bonjour @DavidLakomski
Merci pour ces explications très claires. Le jargon ne m’était pas entièrement étranger, je suis rassuré sur ma compréhension de certains aspects et enjeux du growth. J’ai notamment apprécié la contextualisation des besoins et des enjeux par rapport à la maturité de l’innovation et de l’entreprise.
Tellement clair que j’ai rien à rajouter en tous cas pour l’instant.
Merci et mes meilleurs voeux David.

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