L'escalier du risque

Quand nous parlons aux jeunes du goût d’entreprendre et du goût du risque qui lui est étroitement associé, nous leur rappelons l’image instructive de « l’escalier du risque » qui descend toujours et ne remonte jamais pour les convaincre d’utiliser le plus tôt possible ce goût du risque sans attendre une expérience réputée nécessaire, mais en fait plus inhibitrice qu’incitative. En effet, nous sommes dotés génétiquement d’un certain taux de risque qui est à son maximum vers vingt ans, et qui ne fait que descendre dans cet impitoyable « escalier du risque » dont la première marche est l’accumulation (parfois excessive) de diplômes, celle de l’université parking. La seconde marche est la trop belle situation de salarié sécurisé. La troisième marche est une belle famille avec de nombreux enfants auxquels on ne souhaite pas faire courir trop d’aléas. Et l’escalier du risque descend inexorablement de marche en marche jusqu’aux rhumatismes et au cholestérol qui freinent définitivement le goût et le risque d’entreprendre.

Yvon Gattaz

Comment procurer de la joie et de la bonne humeur !

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Heureusement, il reste toujours l’ascenseur.

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Sur le risque, effectivement plus on a de choses à perdre et plus l’impression du risque est grand !

Mais l’entrepreneur n’aime pas le risque, personne n’aime le risque, l’objectif est d’entreprendre en minimisant les risques : et c’est l’intérêt du lean, ne pas se jeter à corps perdu dans la création d’un produit avant de valider le maximum d’hypothèses.

Une solution pour accepter la prise d’un risque : se poser la question du pire : qu’est-ce qui arrivera si j’échoue ? Quelles sont les solutions que j’aurais pour m’en sortir ? trouver un job ? réduire mon train de vie ? … on se rend souvent compte que le pire n’est pas si catastrophique !

C’est l’inconnu qui fait peur, plus que le risque : mettre des mots sur cet inconnu permet de réduire la peur.

Et vous, comment faites vous pour avancer tous les jours malgré la peur ? (moi j’ai aussi j’ai les chocottes avec ma vie confortable et mes 3 mômes…)

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@Camille: tu crois qu’on peut hacker l’escalier ?

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D’un côté avec le transhumanisme de Google. Le risque va être plus limité :slight_smile:

Il y’a aussi peut être une transformation progressive des sociétés étant amenées à créer plus d’entrepreneurs.
Notre génération (abusivement : la Y et bientôt la Z) ne croit peu ou plus à la stabilité familiale, à l’ancrage dans un territoire et au modèle traditionnel du confort (improbable économiquement et galvaudé), les repères traditionnels constituants de ce que l’on appelait le « sens de la vie », ont bien changés.
Donc ce risque de l’entrepreneur est sans aucun doute beaucoup plus relativisable aujourd’hui.

Sans compter l’importance de la passion dans le travail qui est bien plus forte qu’auparavant (uns des 3 premiers critères de sélections d’un boulot aujourd’hui, alors que ce n’était même pas le cas il y’a 15 ans).

Tous les facteurs sont théoriquement réunis pour une explosion de l’entrepreneuriat chez les nouvelles générations.

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Tout à fait d’accord et en effet le discours date de 1982. Mais je trouve qu’il reste toujours en partie d’actualité. Il a refait le même discours revu au goût du jour en 2011, à lire ici : http://www.asmp.fr/travaux/communications/2011_04_04_gattaz.htm

Les qualités de réception font les érudits et les savants.
Les qualités d’émission font les créateurs et les entrepreneurs

Texte capital.
C’est d’ailleurs un grand problème de la France « culturalisante » et de son système centralisé qui favorise les formes intellectuelles de l’érudition plutôt que celle de la réflexion et de l’imagination.

Cet article me donne une idée d’article pour le blog de ma startup (un pied de nez aux propos de Y.Gattaz sur Mai 68)

Pourquoi les entrepreneurs sont aujourd’hui les nouveaux artistes ?

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Bonjour,

Ben pas encore trop de rhumatismes finalement.

Voyons voir. 43 ans, pas d’enfants, pas de maison à charge, pas de crédits, et pas de diplômes (le bac à mon âge, ça pèse pas lourd dans la balance).

Et me voilà en train de démarrer une activité de consultant dans une région et une ville où je ne connais pas grand monde (pour l’heure).

Suis-je suicidaire ? Fou ? Pas vraiment raisonnable ? Casse cou ?

En tout cas j’ai des moments de flipettes ou je rêve d’un job de salarié où je saurais chaque matin ce que je dois faire en arrivant, où ma hiérarchie prendrait des décision importantes à ma place…ou mon salaire tomberait chaque mois à date fixe.

Pour ma part, si je devais parler à des jeunes du goût d’entreprendre, je serais tenté de leur demander d’évaluer leur comportement et émotion face au risque.

Finalement pour moi et à ce jour le risque est de ne pouvoir faire « rentrer » une quantité x d’euros pour assumer mes frais de vie. Pour d’autres, entreprendre, c’est prendre le risque de ne plus passer assez de temps avec leurs proches…etc.

Je me souviens que lorsque j’ai mis en marche ma première société, mon risque et ma peur était d’échouer. Au bout du compte j’ai bien échoué et j’ai perdu pas mal de plumes (et un joli paquet de sous).

Aujourd’hui ce risque là n’existe même plus. En fait, j’ai l’impression de me comporter comme un gamin qui prends l’escalator à contre sens :stuck_out_tongue:

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+1 @Huaira :sunny:

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J’adhère à 100 %.

Bon parfois il est bien tout de même de retourner un peu en zone de confort.

Je vais pas raconter ma vie ici mais en gros j’ai quitté une boite que j’ai créer au moment où elle s’est mise à bien tourner pour partir en voyage un an et revenir et lancer une nouvelle activité.

D’une zone d’inconfort vers une autre zone d’inconfort. Je ne recommande pas d’y aller aussi fort. Toutefois, j’avoue que lorsque je croise des personnes à qui je raconte ma vie, je vois bien les petites lumières qui clignotent dans les yeux de mes interlocuteurs (faut dire que je ne raconte pas forcement les grands moments de solitude).

Je confirme toutefois que sortir de sa zone de confort est incroyablement ROIste pour causer tendance !

Je reconnais tout de même que nous vivons dans un pays ou le risque est mal perçu et les grandes écoles ne poussent pas trop à quitter l’autoroute pour flâner sur nos belles départementales (Jean Pierre Pernot sors de ce corps…).

Alors les Djeunes (et moins Djeunes)…on prends le risque ?

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Et puis sur les routes de campagnes, il y a toujours des surprises… :slight_smile:

La nécessité d’une rampe, un soutien, l’Audit ancre ce dispositif de tenue, vigilant, il rappellera de manière permanente et constante par ses évaluations et recommandations, par un mapping exhaustif de la hiérarchie des risques, conforté par des indices significatifs et prépondérants de criticité et de fréquence par gravité…

Si bien chanté par Carmen « Prends garde à toi! »

https://twitter.com/ESMSTSE

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